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Cinerestor
4 octobre 2013

Kes de Ken Loach (1969)

kes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kes est l'un des premiers films de Ken Loach (qu'on ne présente plus aujourd'hui) et il est d'une richesse incroyable.

Loach se place au coeur des cités ouvrières et suit le quotidien d'un enfant pauvre, petit et chétif qui s'appelle Billy Casper. Sa caméra colle à ce jeune garçon qui est presque un Billy Elliott avant l'heure, le happy-end en moins. Si l'on connait cette Angleterre pauvre, on est habitué à ces longues rangées de maisons identiques (ces rues tristes), à ces soirées où les jeunes n'ont d'autres activités que de se saouler à la bière et où le majorité travaille, soit à l'usine, soit à la mine (on pense à Qu'elle était verte ma vallée ou encore Samedi soir, dimanche matin).

Loach ne victimise jamais ses personnages mais il met en av

ant avec un humour parfois grinçant les incohérences qui se multiplient au sein de leur vie sociale. Il s'amuse beaucoup à démontrer que toutes ces règles que l'école cherche à inculquer à ces jeunes garçons se contredisent très souvent. La partie de football, mémorable, en est un parfait exemple. Le professeur de sport est très heureux de trouver refuge et justification derrière son poste d'enseignant et essaye (tant bien que mal) de cacher ses vraies motivations. C'est un mauvais perdant qui se rêve en footballeur vedette de Manchester United. Il est injuste avec ses élèves et applique ses ordres de façon totalement arbitraire. Il en va de même pour ce jeune garçon qui se retrouve puni avec les autres dans le bureau du directeur, alors qu'il venait simplement délivré un message. Ici, Loach ne fait pas appel à l'humour, mais à une mise en scène sobre et sincère. Il cadre en gros plan ce jeune enfant qui pleure, cruellement blessé et terrifié par la punition qu'il vient de recevoir par erreur.

Pour l'heure, le propos de Loach est pessimiste et alarmant. Il tire sur les institutions qui ne font que peu d'efforts pour sortir ses enfants de leur misère, mais qui, au contraire, clament haut et fort avoir fait tout leur possible.

Kes est un film puissant et on sent déjà toute la force du cri de détresse poussé par le cinéaste.

Kes 3

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