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Cinerestor

19 octobre 2013

La vengeance aux deux visages de Marlon Brando (1961)

one eyed

La vengeance aux deux visages est un film qui, aujourd'hui, a pris pas mal de rides. Il est difficile de ne pas le regarder en souriant tendrement devant des scènes assez convenues et des jeux d'acteur théâtraux. Il y a en réalité un léger gouffre entre, d'une part, le talent de Marlon Brando acteur et celui du reste du casting (sauf son adversaire, l'excellent Karl Malden) et, d'autre part, entre les intentions de Brando réalisateur et le résultat.

Le sujet du film et son développement sont intéressants et intelligents : comment une rivalité entre deux hommes en vient à gangrener l'ensemble d'une communauté et leurs proches, et les mener tous au drame. Comment cet irrépressible désir de vengeance n'amène que des désastres et des dommages collatéraux irrécupérables.

Mais, le traitement de cette histoire est bien souvent maladroit et, à cause de ces égarements dans la mise en scène et d'une mauvaise direction d'acteurs, nous perdons souvent le but du film.

Le film n'est pas mauvais mais il est dommage de penser qu'il aurait pu etre grandiose, à peu de choses près.

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8 octobre 2013

Salo ou les 120 journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini (1975)

salo

Je n'utilise jamais le "je" pour mes critiques mais là, je n'ai pas le choix car je veux être certain d'exprimer ma propre voix. Je pense avoir vu un certain nombre de films dans ma courte existence. Et il est toujours délicat d'aborder des oeuvres comme ce film de Pasolini qui a un statut de film culte. Je suis tout à fait enclin à reconnaître ses qualités esthétiques, de mise en scène et de construction. Le film possède une belle lumière mais que nous apporte Salo ?

Depuis que j'ai vu ce film, je ne cesse de me poser cette question. Qui m'apporte ce film ? Ce film que j'ai mal vécu, qui a été une torture, que j'ai failli arrêter plusieurs fois. Ce film indigérable. Et je sais que c'est comme ça que nous sommes supposés prendre et comprendre Salo, que nous ne sommes pas du tout censés passer un moment de détente, bien au contraire. Mais, ce film apporte selon moi le même débat qu'un film comme La grande bouffe. Pourquoi nous infliger ce triste spectacle ? Que reste-t-il à la fin de la projection ? Pourquoi mes yeux ont-ils souffert ? J'ai compris ce que le film dénonce. Je l'ai d'ailleurs compris dès les premières minutes. Mais pourquoi continuer ce supplice pendant une heure et cinquante minutes ? Pourquoi aller toujours plus loin dans l'horreur ? Et ces histoires horribles qui ne cessent jamais.

Dans Salo, il n'y a pas de personnages, simplement des figures. Il n'y pas d'humanité. Pasolini met en image des idées, des concepts. Il gueule un message, nous l'inscrit en rouge, nous l'écrit au fer rouge sur la peau et recommence encore et encore. Mais je ne peux m'empêcher de me demander : n'existait-il pas un autre moyen de dénoncer le facisme, la société de consommation et tout ce que veut dénoncer Pasolini ? N'y avait-il pas un autre moyen, en faisant appel à une histoire élaborée, avec des vrais personnages ?

Je pense que, dans mon apprentissage de cinéphile, Salo m'a appris que ce n'était pas mon cinéma, que je n'avais pour ce genre de spectacles aucune sensibilité, connection ou affection. Je n'aime pas le cinéma pour ces raisons là et je ne souhaite pas voir ce genre de films. Le cinéma je l'aime pour les émotions qu'il me procure et pour l'ouverture d'esprit qu'il m'offre. Mais je refuse tout simplement le spectacle proposé par Pasolini. Ce n'est pas mon cinéma.

8 octobre 2013

Qui a peur de Virginia Woolf ? de Mike Nichols (1967)

Who's Afraid of Virginia Woolf 1966

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce film est un crash, une explosion, un jeu de massacre triste et laid. Pendant deux heures et dix minutes, on regarde avec un dégoût, plus ou moins prononcé selon les moments, l'autodestruction, l'autoflagellation d'un couple joués par Richard Burton et Elizabeth Taylor. En une nuit de beuverie, ce couple va déverser sa rage, sa haine, ses échecs sur un autre couple plus jeune. Et il n'y a aucune échappatoire à cette terrible nuit. Chacun finira vidé, lessivé, ses secrets mis à nus, ses ambitions, ses hontes, ses espoirs, ses envies - bref sa vie - étalés aux yeux de tous. A l'aube, il ne reste plus rien de ces êtres qui ont été forcés de tout donner.

George et Martha ont entraîné dans leur jeu macabre un autre couple qui semblait innocent. Mais très vite, chacun dévoile ses armes, et une fois passées les politesses, on tire sans se soucier des munitions.

A la fin, le spectateur qui a subi ce marathon de la haine, qui a été submergé par ce flot ininterrompu de paroles ne sait plus où se situe le mensonge et la réalité. Il ne sait plus distinguer le jeu du réel. Mais une certitude demeure, tous ses personnages sont férocement rongés par une maladie dont ils ne pourront jamais se débarrasser. Chacun envisage, de façon égoïste une ascension sociale, et chacun utilise donc l'autre à des fins toutes personnelles. Seulement voilà, un verre de trop et les conventions sociales sont éclatées par terre, les langues se délient et... le chaos survient.

Who's Afraid of Virginia Woolf (1)

4 octobre 2013

Tokyo Olympiad de Kon Ichikawa (1965)

tokyo olympiad

 

 

 

 

 

 

 

En 1964, pour la première fois de leur histoire, le Japon acceuille les Jeux Olympiques. En 1964, nous sommes en pleine Guerre froide, l'Allemagne est divisée en deux (mais elle se présente aux JO sous une seule bannière) et c'est la première fois également que des Jeux se déroulent en Asie. Pour le Japon, cela représente une chance incroyable, une occasion rêvée d'oublier un peu plus le désastre de la Seconde Guerre mondiale.

Le réalisateur Kon Ichikawa poursuit deux objectifs à travers ce documentaire de 2h50 qui se veut bien pensant (personne ne doit être lésé) :

1. Il veut montrer que la paix règne tout au long des Jeux Olympiques. Chacun donne le meilleur de soi-même et tout se déroule dans un très bon esprit. Le sport dépasse les frontières et tout le monde est là pour acclamer les athlètes à l'unisson.

2. (et c'est ce second point qui m'importe le plus) Il réalise un film qui est une ode à la beauté du corps. Il filme sous tous les angles, au ralenti, en accéléré, en gros plan, en plan large les divers efforts déployés par le corps humain dans chacune des disciplines. Et c'est magnique ! Pour le spectateur qui est habitué à regarder le cinéma à la télévision, ici il y a une mise en scène, une composition du plan, un travail sur la lumière, etc. Tokyo Olympiad est donc un hymne au sport et aux incroyables capacités du corps humain. C'est en cela que ce film est une merveille et ce, malgré quelques longueurs.

Tokyo-Olympiad-Kon-Ichikawa-1965-Abebe-Bikila

4 octobre 2013

Kes de Ken Loach (1969)

kes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kes est l'un des premiers films de Ken Loach (qu'on ne présente plus aujourd'hui) et il est d'une richesse incroyable.

Loach se place au coeur des cités ouvrières et suit le quotidien d'un enfant pauvre, petit et chétif qui s'appelle Billy Casper. Sa caméra colle à ce jeune garçon qui est presque un Billy Elliott avant l'heure, le happy-end en moins. Si l'on connait cette Angleterre pauvre, on est habitué à ces longues rangées de maisons identiques (ces rues tristes), à ces soirées où les jeunes n'ont d'autres activités que de se saouler à la bière et où le majorité travaille, soit à l'usine, soit à la mine (on pense à Qu'elle était verte ma vallée ou encore Samedi soir, dimanche matin).

Loach ne victimise jamais ses personnages mais il met en av

ant avec un humour parfois grinçant les incohérences qui se multiplient au sein de leur vie sociale. Il s'amuse beaucoup à démontrer que toutes ces règles que l'école cherche à inculquer à ces jeunes garçons se contredisent très souvent. La partie de football, mémorable, en est un parfait exemple. Le professeur de sport est très heureux de trouver refuge et justification derrière son poste d'enseignant et essaye (tant bien que mal) de cacher ses vraies motivations. C'est un mauvais perdant qui se rêve en footballeur vedette de Manchester United. Il est injuste avec ses élèves et applique ses ordres de façon totalement arbitraire. Il en va de même pour ce jeune garçon qui se retrouve puni avec les autres dans le bureau du directeur, alors qu'il venait simplement délivré un message. Ici, Loach ne fait pas appel à l'humour, mais à une mise en scène sobre et sincère. Il cadre en gros plan ce jeune enfant qui pleure, cruellement blessé et terrifié par la punition qu'il vient de recevoir par erreur.

Pour l'heure, le propos de Loach est pessimiste et alarmant. Il tire sur les institutions qui ne font que peu d'efforts pour sortir ses enfants de leur misère, mais qui, au contraire, clament haut et fort avoir fait tout leur possible.

Kes est un film puissant et on sent déjà toute la force du cri de détresse poussé par le cinéaste.

Kes 3

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27 novembre 2012

Underworld : le premier film de gangsters

underworld-tc (1)

Underworld (ou Les nuits de Chicago) est le premier film de gangsters. Sans lui pas de Scarface, de Petit César ou encore d'Ennemi public !

Sorti en 1927 et réalisé par Josef Von Sternberg, ce film est une petite merveille !

Voici le lien ci-dessous ou vous pouvez aller voir l'émission qui lui est consacrée.

https://www.youtube.com/watch?v=j5IVXfojyL0&feature=g-crec-u

7 novembre 2012

La grande parade de King Vidor

Plus beau film muet

Big_Parade

La grande parade est un chef d'oeuvre, certainement l'un des plus grands films muets américains, et son succès est dû à la volonté de son réalisateur King Vidor.

Vidor a écrit et réalisé La grande parade. Ce fut son idée, il l'a développé, présenté devant les producteurs et y a mis comme vedette son grand ami John Gilbert. De bout en bout, le film est maîtrisé, il suit une direction précise. Vidor est un capitaine de navire qui connait par coeur les étapes de son voyage et quelle sera l'arrivée. C'est donc un immense plaisir de monter à bord et de se laisser guider.

La grande parade est un film qui utilise comme cadre la Première Guerre mondiale et l'absurdité de la guerre pour valoriser les relations entre les hommes. C'est un film du peuple et pour le peuple. Un film qui aurait pu être réalisé par Frank Capra, mais Vidor lui, tombe moins dans le sentimentalisme, ou plutôt, il le contrebalance grâce à des scènes de combat très intenses, très bien filmées et surtout très bien montées.

Vidor, qui était soucieux du rythme de ses films, trouve ici le parfait tempo. Dans la première partie, il installe le spectateur dans le quotidien de trois soldats que tout opposaient dans la vie civile, mais ici, dans l'armée, ils sont amis. Ils sont stationnés dans un petit village français et attendent les ordres. Jimmy (joué par Gilbert) y tombe follement amoureux d'une jeune française. Ils ne parlent pas la même langue et pourtant ils s'aiment déjà éperdument.

Dans cette première partie, le ton est volontairement léger. Vidor fait se succéder des séquences comiques et romantiques, mais sans jamais oublier de faire peser l'ombre de la guerre sur ce bonheur provisoire. Ainsi, quand arrive le moment d'aller au front, les adieux entre la française et Jimmy sont bouleversant, déchirant. Une des plus belles séquences de l'Histoire du cinéma. Le cadrage et le montage sont parfaits, les acteurs sublimes. L'impact est très grand sur le spectateur.

Dans la seconde partie, Vidor brise la légèreté d'avant, elle est écrasée par les tanks, broyée et explosée par les bombes. C'est la guerre qui règne. La guerre avec ses hommes qui tombent comme tombent les feuilles à l'automne. Jimmy est pris dans cette folie meurtrière et il craque. Il s'en sortira mais ne reviendra pas indemne. Une fois chez lui, il ne peut rester auprès des siens car quelque chose les sépare désormais. Il lui faut retourner vivre avec la petite française. Elle aussi a connu les ravages de la guerre et c'est sur les ruines des combats passés qu'ils pourront bâtir leur amour.

La grande parade est qu'un combat romanesque de l'amour et de l'humanité contre la guerre et la mort. Vidor choisit des hommes quelconques, ni pour, ni contre la guerre (ils la font pas devoir patriotique), des hommes de différentes classes sociales. Il veut dépasser tout jugement social comme il veut aller au-delà de la guerre. Son film est un hymne à la vie, mais il n'est jamais ridicule. Au contraire, il passe de la comédie au drame avec une telle précision qu'à aucun moment il ne bascule dans le grotesque.

King Vidor réalise ici l'un de ses plus grands films. La grande parade fait de lui un auteur et lui donnera le respect de la profession.

7 novembre 2012

La foule de King Vidor

Un quotidien mortel

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La foule est un film muet absolument unique et l'un des projets les plus personnels et les plus réussis du réalisateur texan King Vidor.

Avec La foule, Vidor ne veut qu'une chose, faire le portrait de l'Américain moyen. Il veut suivre son parcours dans New York, ville écrasante mais centre économique des Etats-Unis. Il commence avec la naissance d'un homme, John. Il montre sa naissance, son éducation, ses croyances d'enfant puis vient le début de la vie active, le mariage, le premier puis le second enfant et des désillusions à en perdre la tête.

Vidor aborde les différentes étapes de la vie de John avec un réalisme tout à fait singulier. Il dramatise et accentue évidemment les accidents de parcours et les moments de bonheur, mais il insuffle à son film un réalisme impressionnant Vidor a le sens du détail, que ce soit une parole, un objet, une situation ou même un simple geste. C'est cette perfection dans les détails qui donnent toute sa grandeur au film. Il n'omet rien et insère dans La foule ces petits moments de la vie anecdotiques qui signifient tant. Par exemple, la femme, Mary, qui durant la lune de miel essaye de prendre la pose la meilleure devant l'objectif de son mari. Il y a aussi dans leur habitat de fortune cette porte qui se ferme mal et qui vient rompre l'intimité de la salle de bain, exposant celui qui s'y trouve aux regards de ceux qui sont dans le salon. La bouteille de lait dont l'opercule, ouvert trop vite, libère une trop grande pression et asperge de lait John qui, déjà en colère, explose.

Vidor décortique, analyse, passe sous rayons X le quotidien de John et Mary et de leurs deux enfants. John est un jeune homme ambitieux mais dès le début du film, de nombreux plans insistent sur le fait que John n'est qu'un homme parmi tant d'autres dans la foule. La caméra s'attarde sur lui comme elle aurait pu le faire sur n'importe quel autre homme. Si pour lui, sa vie ne ressemble en rien à celle d'un autre (sa maison, sa femme, ses enfants, son travail, ce qu'il mange, où il fait ses courses, tout cela combiné fait de lui un autre humain singulier), en réalité, il connaît le même cheminement que les autres. Il connaît des heureux évènements mais aussi des tragédies. Sa petite fille meurt renversée par un camion. Pour d'autres, ce sera un autre type de décès ou bien un cancer, une faillite, etc.

Cependant, Vidor appuie dans La foule sur le misérabilisme qui touche la famille de John. La foule n'a pas pour but de dresser le simple portrait d'un Américain moyen. C'est un film touché par la crise. Les temps sont durs. John range petit à petit ses ambitions au placard et il accepte tous les travails qui se présentent. L'objectif est simple: faire vivre sa famille alors qu'auparavant, il s'était confortablement installé dans une routine tranquille et un petit confort.

La fin est terrifiante et pourtant si joyeuse. Toute la famille, après de durs moments, se retrouve riant à gore déployée devant un spectacle de variétés. Mais ce n'est qu'une pause, un moment de tranquillité avant de retourner affronter la tempête qui, elle, ne prend aucun jour de congé.

La foule est un film muet hors du commun et King Vidor est un auteur sensible qui traduit par une mise en scène moderne des thèmes sociaux et humains peu abordés de cette façon à l'époque.

7 novembre 2012

Le vent de Victor Sjöstrom

Nature toute puissante

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Le vent est un film muet américain de 1928 réalisé par l'un des plus grands réalisateurs suédois, Victor Sjöström (qui a été rebaptisé Seastrom lors de son arrivée aux USA). Le vent est l'un des derniers films du maître, mais il n'en demeure pas moins un film très puissant.

Il en faut du talent pour rendre "visible" un élément comme le vent et en faire le personnage central du film. Rarement je n'avais vu un film muet aussi bien réalisé. Chaque image/plan possède une puissance et une symbolique qui lui est propre. Seastrom est un vrai compositeur d'images. Il compose son cadre de façon très éloborée et l'impact de l'histoire n'en est alors que plus intense. Et il emploie des mouvements de caméra élaborés pour l'époque et très fluides.

On peut saluer aussi la grandeur du talent de l'immense Lilian Gish (qui était l'une des actrices favorites de Griffith). Bien que vers la fin, son jeu soit un peu grotesque, elle fait la démonstration d'une quantité impressionnante de nuances. Son jeu est beau et elle parvient à immortaliser sur son visage la folie qui l'assaille.

Le vent est un film sur la folie, mais aussi sur la beauté et le caractère sauvage de l'Ouest américain. Il faut être plus sauvage et plus solide que ce grand Ouest pour en dompter à la fois la rugosité du paysage mais aussi son esprit encore non conquis.

7 novembre 2012

Tabou de F.W. Murnau et de Robert Flaherty

Le dernier film de Murnau

Tabu-Murnau

 

Tabou (1931) est le dernier film de Murnau, qu'il a tourné avec Robert Flaherty (à qui on doit de nombreux documentaires comme Nanouk l'esquimau) dans les îles de Bora Bora.

Le réalisateur allemand livre un film qui est à la fois un documentaire et une fiction. Il filme les traditions de ces peuples des îles, et notamment cette "tradition" qui veut qu'une jeune fille est choisie pour devenir en quelque sorte la déesse du peuple. Une fois qu'elle est choisie, elle devient intouchable et doit renoncer à sa vie d'avant. Pour la jeune fille, ce n'est pas un honneur, c'est une tragédie qui s'abat sur elle car cette décision la sépare de son grand amour.

Murnau, très habilement, mêle le documentaire à la fiction. Le drame fait parti intégrante de l'aspect documentaire. De cette décision d'un sage, de cette tradition découle une série d'évènements et de voyages. Cela permet à Murnau (et à Flaherty) de faire connaître au grand public ce peuple qui vit dans au sein d'un paysage idyllique (le film l'appelle d'ailleurs le Paradis) fragile. La colonisation occidentale menace leur équilibre de vie. D'ailleurs, le jeune garçon, qui s'enfuit avec la jeune fille hors de ce paradis, est victime d'une arnaque de la part des colons. Hors de leur territoire, c'est le Paradis perdu. Ils sont fragilisés et le menace peut venir de n'importe où.

Pour être direct, ils vivaient littéralement d'amour et d'eau fraîche, désormais ils se cachent, ils marchandent, ils fuient. 

On admire dans Tabou la façon dont Murnau et Flaherty ont su jouer sur la lumière et les paysages de Bora Bora pour, dans un premiers temps, magnifier le type d'existence de ce peuple et pour, dans un second temps, traduire tout le poids de la tragédie qui s'est abattu sur le couple.

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